La vie peut être en mesure de survivre sur un plus large ensemble de mondes extra-terrestres que ce qui n’avait été évalué par les astronomes auparavant, suggère une nouvelle étude.
Des chercheurs ont créé un nouvel outil en ligne appelé "Habitable Zone Gallery," (lien plus bas), qui se penche sur tous les systèmes d’exoplanètes connues et détermine la bonne distance de l’étoile hôte où l’eau liquide pourrait exister. Il en résulte que les scientifiques n’auront plus besoin de fonder tous leurs espoirs d’une vie extraterrestre sur une planète comme la Terre, dont l’orbite circulaire la maintient constamment dans le milieu de la zone habitable de son étoile.
Image d’entête : une hypothétique exoplanète est représentée ici avec un mouvement orbital l’amenant dans la zone habitable de son étoile pour ensuite se mouvoir davantage en dehors de cette zone propice à la vie, dans un long hiver glacial.
Selon les scientifiques, un grand nombre de planètes extraterrestres aux orbites excentriques, fortement elliptiques, puisent / passent probablement dans la zone habitable de leur étoile de temps en temps, en leur apportant, pendant de brèves périodes, les conditions adéquates à la vie. Et la recherche sur la Terre montre que la vie peut survivre à de fortes fluctuations entre le chaud et le froid, le sec et l’humide.
Selon l’auteur principal de l’étude Stephen Kane, à l’Exoplanet Science Institute (NASA) de la California Institute of Technology (Caltech) à Pasadena :
Certains organismes peuvent faire descendre leur métabolisme à zéro pour survivre sur de très longue période, dans des conditions glaciales. Nous savons que d’autres peuvent résister à des conditions de chaleur extrêmes si elles ont une couche protectrice de roche ou d’eau. Il y a même eu des études réalisées sur la Terre concernant des spores, des bactéries et des lichens, qui montrent qu’ils peuvent survivre dans les deux environnements difficiles sur la Terre et dans les conditions extrêmes de l’espace.
Ci-dessous, un exemple cité dans l’étude, la planète HD 131664 à l’orbite excentrique qui après avoir traversé la zone habitable (en vert) autour de son étoile, traverse une période de grand froid hors de celle-ci. A partir du nouvel outil scientifique : Habitable Zone Gallery.
Selon les chercheurs, même les planètes qui pourraient être hostiles à de grands organismes vivants, pourraient éventuellement accueillir de plus simples et plus petites formes de vie. Après tout, les humains n’auraient pas pu survivre sur la Terre à ses débuts, quand la vie est d’abord apparue sur notre planète.
Toujours selon Kane :
La vie sur Terre a évolué à un stade très précoce du développement de la planète, dans des conditions beaucoup plus sévères qu’elles ne le sont aujourd’hui.
Beaucoup de mondes hébergeant la vie ne seraient pas nécessairement des planètes, a-t-il ajouté, mais plutôt des lunes de géantes gazeuses comme Jupiter ou Saturne de notre propre système solaire.
Il y a beaucoup de planètes géantes là-bas et chacune d’elles peut avoir des lunes, si elles sont comme les planètes géantes du système solaire. Une lune d’une planète, qui se trouve dans ou passe du temps dans une zone habitable, peut elle-même être habitable.
Kane a averti qu’il est difficile de poser un avis définitif à propos de l’habitabilité d’une planète ou d’une lune sans une connaissance détaillée de son atmosphère. Par exemple l’effet de serre sur Terre et Vénus, bien que cette dernière se soit un peu emballée, ce qui rend sa surface assez chaude pour faire fondre le plomb.
Pourtant, la nouvelle recherche suggère que de nombreux mondes à travers la galaxie pourraient être habitables. Kane et le coauteur Dawn Gellino également de l’Exoplanet Science Institute, tentent maintenant de déterminer quels systèmes exoplanétaires, déjà découverts, pourraient être de bons candidats pour une vie extrêmophile.
Toujours selon Kane :
Il y a beaucoup de découvertes concernant des planètes géantes gazeuses aux orbites excentriques. On peut trouver quelques surprises là-bas alors que nous commençons à déterminer exactement ce que nous considérons comme habitable.
Le site recensant les orbites et les zones habitables de toutes ces nouvelles planètes autour de leur étoile : Habitable Zone Gallery.
L’étude (PDF) en libre accès sur l’Astrobiology journal : The Habitable Zone and Extreme Planetary Orbits.
