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Thyreus denolii

Peut-être allez vous découvrir, comme votre Guru, que le coucou, l’oiseau qui ne se fatigue pas à construire un nid, préférant déposer ses œufs dans le nid d’autres oiseaux qui s’en occuperont à leurs places… donc, le coucou à un homologue chez les insectes, une abeille cleptoparasites dont les mœurs étaient déjà connu de la science, mais pas ces 5 nouvelles espèces qui viennent d’être découvertes dans le biote des archipels de la République du Cap-Vert.

Image d’entête : une des nouvelles espèces d’abeille coucou, Thyreus denolii.
 
Ces abeilles coucous, envahissent les nids d’accueil d’autres espèces d’abeilles. Alors que la véritable propriétaire est parti collecter du pollen pour sa couvée, la femelle abeille coucou entre dans le nid et dépose ses œufs sur les ressources alimentaires. Les œufs d’abeilles coucous éclosent et les jeunes se débarrassent rapidement des œufs légitimes, se gardant le privilège de l’accès aux réserves de pollen et de nectar.
Ci-dessous : faces d’abeilles coucou Thyreus denolii, mâle à gauche et femelle à droite.

Thyreus denolii-mâle-femelle

Le biote des archipels de la République du Cap-Vert, 10 iles habitées où ont été découvertes ces nouvelles abeilles coucou, est d’un intérêt considérable pour les biologistes. Ces zones isolées agissent souvent comme des “laboratoires” de l’évolution de la diversité biologique et permettent l’observation de nombreux mécanismes évolutifs sur des périodes de temps relativement courtes. Ces ilots sont souvent les lieux de nouvelles découvertes, y compris la documentation de nouvelles espèces.

Bien que les chercheurs pensaient bien connaitre la faune d’abeilles de ces iles, les découvertes du Dr Jakub Straka de l’Université Charles à Prague et du Dr Michael S. Engel, de l’Université du Kansas ont montré que ce n’était pas le cas. Une étude récente (lien plus bas) documente une partie des abeilles coucous des iles, révélant que ces espèces d’abeille coucou sont en fait nouvelles pour la science.

Ci-dessous, appartenant toujours aux 5 nouvelles espèces découvertes, l’abeille coucou Thyreus batelkai.

Thyreus batelkai

Ci-dessous : femelle Thyreus aistleitneri de profil et du dessus.

 

Femelle Thyreus aistleitneri

Les abeilles coucous du Cap-Vert sont des espèces essentiellement grandes par la taille, quasiment zébrées de noir et blanc dans leur apparence. Cependant, une seule espèce, Chiasmognathus batelkai, est assez petite, avec 3,2 à 4,2 millimètres de longueur. Malgré ses petites proportions, la C. batelkai est la plus grande dans son genre, un groupe qui comprend par ailleurs des espèces encore plus minuscules. Il semble qu’avec un un peu moins de 5 mm, la C. batelkai est un cas remarquable de “gigantisme”, les effets fondateurs de l’ile et la dérive génétique ont conduit à une augmentation de la taille du corps chez les populations isolées au cours des premières étapes de la création et de la différenciation des espèces.

La face, l’abdomen et le mesoscutellum (33) un élément utilisé pour l’identification de nombreuses espèces, de la femelle Thyreus aistleitneri.

Femelle Thyreus aistleitneri
Les chercheurs tentent maintenant d’explorer la diversité des abeilles qui servent d’hôtes aux abeilles coucous et aussi de comprendre leur diversification évolutive à travers l’archipel. Peut être que les abeilles squattées ont déjà trouvées une parade contre ces intrus, comme le système antifraudes employé par certains oiseaux contre le coucou

L’étude publiée sur ZooKeys : The apid cuckoo bees of the Cape Verde Islands (Hymenoptera, Apidae) dans son intégralité au format PDF.

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