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Cerataspis-monstrosa

Le Guru a un faible pour tous ces parasites (naturels) qui surpassent aisément, par leurs actions démoniaques, les pires des scénarios de film d’épouvante et je vous ai souvent conté leurs exploits. En voici un qui, depuis sa découverte en 1828, conservait secrète sa vie d’adulte. On ne savait pas ce que devenait cette monstrueuse (monstrosa) larve, Cerataspis monstrosa, qui s’installe dans les entrailles de tout ce qui se trouve entre le dauphin et le thon. Que devenait-il exactement une fois adulte ?

Aujourd’hui, avec l’aide de l’analyse ADN, les biologistes de l’Université George Washington pensent qu’ils ont découvert l’identité du C. monstrosa adulte.

Le C. monstrosa est considéré comme rare par les biologistes marins , mais il a été trouvé dans les entrailles de créatures marines du monde entier. Depuis 180 ans, la larve monstre grandi au milieu des profondeurs marine, au-dessus du plancher marin, mais toujours à distance de la surface de l’océan. Mais trouver la forme pleinement mature de créatures de la mer comme le C. monstrosa est notoirement compliqué, les homologues adultes ne ressemblent souvent en rien à leurs formes larvaires, ils peuvent aussi se développer dans des habitats océaniques totalement différents. Les biologistes ont longtemps soupçonné que c’était le cas avec le C. monstrosa, mais le prouver, en identifiant sa forme adulte, s’est avéré difficile.

C’est là que la biologiste Keith Crandall entre en jeu. Des études antérieures avaient révélé un lien entre le C. monstrosa et une espèce de crevettes de haute mer, appelé Plesiopenaeus armatus. En utilisant les données ADN recueillies au cours de plusieurs années, Crandall et ses collègues ont pu comparer plusieurs gènes des deux organismes pour confirmer que la larve et l’adulte sont, en fait, de la même espèce :

Notre travail démontre la puissance du diagnostique de la systématique moléculaire, dans les cas où l’élevage des larves réussit rarement et que la morphologie et l’habitat ne sont pas représentatifs de l’identité.

Ci-dessous : à gauche, la forme larvaire C. monstrosa et à droite la forme adulte Plesiopenaeus armatus.
cerataspis-plesiopenaeus5
Toujours selon Crandall, cette étude aurait été impossible à réaliser il y a encore dix ans, parce que les outils moléculaires et analytiques nécessaires, pour effectuer cette comparaison, n’existaient tout simplement pas..

L’étude publiée le 17 aout sur Ecology and Evolution : Phylogenetics links monster larva to deep-sea shrimp. L’annonce de la découverte sur le site de l’Université internationale de Floride : Monster larva’s identity revealed.

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