Curiosity : 7 minutes de terreur. (Vidéo)
Le véhicule Curiosity ou Mars Science Laboratory (MSL), qui devrait atteindre Mars le 5-6 aout et que votre Guru a hâte de voir le résultat des efforts qui ont été entrepris dans cette merveille technologique, va passer 7 dramatiques minutes lors de sa descente vers la planète rouge, du haut de l’atmosphère, jusqu’à sa surface. C’est ce que décrivent les membres de l’équipe du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA dans cette nouvelle vidéo.
7 minutes dont je n’ose imaginer l’angoisse, qu’elle va susciter chez les ingénieurs et le personnel de la mission assez fou pour avoir construit un tel engin… d’autant plus qu’il faudra faire avec un décalage de 14 minutes dans les transmissions de la sonde vers la Terre.
Votre Guru a récemment écrit un article concernant une modification dans la zone d’atterrissage du Curiosity et où je retrace également l’historique du véhicule (bientôt) martien sur GuruMeditation, de sa construction jusqu’à son lancement ici : Quelques ajustements pour le prochain atterrissage de l’astromobile de la NASA sur Mars.
Pour cette nouvelle vidéo de l’équipe du Jet Propulsion Laboratory, parcourons ensemble les différentes phases « Du haut de l’atmosphère martienne, jusqu’à la surface ».
Cette phase, de 420 secondes de terreur, porte les initiales d’EDL pour Entry, descent and landing (Entré, descente et atterrissage) car la sonde n’aura que ces précieuses secondes pour se rendre à partir du haut de l’atmosphère à la surface de Mars, en passant de 21 000 km/h à 0 dans une chorégraphie au parfait timing. L’ordinateur du vaisseau spatial devra tout faire tout seul, sans l’aide de la Terre, gare au bug qui serait fatal…
Lors de l’entrée dans l’atmosphère martienne, la sonde laissera une trainée aérodynamique et son bouclier thermique brillera comme la surface du soleil, à 1600 °C. Le vaisseau devra non seulement ralentir brutalement, mais aussi se guider dans la zone étroite d’atterrissage.
Il devra donc faire en sorte de ne pas se désintégrer en pénétrant trop rapidement l’atmosphère, mais il sera aussi contraint de faire avec celle-ci, qui est 100 fois plus fine que celle de la Terre et qui ne l’aidera pas autant à freiner.
Donc, lorsque le Curiosity atteindra la vitesse de 1600 km/h, il sera aidé d’un “parachute supersonique” pour se freiner. Le parachute devra résister à une force de 30 000 kg alors que celui-ci ne pèse que 45 kg. Après son ouverture, la sonde se débarrasse de son bouclier pour éviter qu’il ne diffuse sa brulante chaleur au reste des appareils et laisser les radars librement scrutés la surface, alors que la sonde ralentit.
Le parachute ralentit la sonde, qui atteint une vitesse de 320 km/h, ce qui n’est pas encore suffisant. Le parachute est donc largué et ce sont des “rétrofusées” qui feront le reste de la manœuvre. Elles orientent immédiatement la sonde de côté pour qu’elle ne se prenne pas dans le parachute à la dérive, tout en descendant, remontant et se stabilisant, permettant ainsi au radar de scanner la surface.
Le Curiosity se dirige désormais droit vers le sol, dans son cratère, mais pour éviter que les fusées ne provoquent un nuage de poussière qui pourrait se déposer sur le véhicule, une nouvelle phase intervient, la manœuvre Skycrane. Elle consiste, à 20 mètres du sol martien, à descendre, à l’aide de câbles de 6,50 mètres, le véhicule pour le déposer sur ses roues à la surface.
Et la phase d’atterrissage n’est pas encore terminée, il ne faudrait pas que l’appareillage qui a descendu le véhicule, ne s’écrase sur celui-ci. Un dernier bon coup de fusées et le sky crane est envoyé loin du véhicule.
Voilà, c’est ce que vous découvrirez dans cette intense vidéo postée par le JPL (NASA/Caltech) sur YouTube :
Vivement le 6 aout!
« gare au bug qui serait fatale… » -> fatal
Oups ! Merci.