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Araignée sauteuse vampirer4

Il est parfois difficile de faire le distinguo entre une expérience scientifique et une scène d’un film d’horreur. Pour effectuer des tests macabres sur des araignées sauteuses, les scientifiques ont construit une forêts de "Frankoustiques" (moustiques Frankenstein), fabriqués à partir de pièces rapportées de leurs congénères moustiques.

Images : l’araignée sauteuse vampire (Evarcha culicivora) avec et sans sa proie, le moustique femelle anophèle.

Le premier fait troublant, c’est qu’il existe une araignée sauteuse vampire (Evarcha culicivora) qui vit en Afrique de l’est. Cette araignée semble être remarquablement bien nourrie et elle a un régime alimentaire particulier. Elle profite du moustique anophèle femelle, juste après qu’elle se soit, elle-même, gorgée de sang. L’énigme est : malgré qu’elle soit entourée d’une variété d’insectes juteux, l’araignée sauteuse vampire ne se nourrit presque exclusivement que d’un seul type d’insecte.

Araignée sauteuse vampire

Les araignées ne sont pas connues pour leur intelligence. La plupart de l’activité de leur cerveau se concentre sur la recherche de nourriture, de sexe et de synchroniser leurs mouvements afin qu’elles soient positionnées sur le bord de votre lit pour vous accueillir alors que vous ouvrez les yeux le matin. En faite elle ne vous veut aucun mal, elle est juste attirée par vos chaussettes malodorantes, qui attirent également les moustiques dont elle se nourri… C’est donc plutôt une alliée pour l’humain, de plus, elle évite la propagation du paludisme portée, dans certain pays chaud, par la femelle moustique.

Ainsi, les scientifiques de l’Université de Canterbury, Nouvelle-Zélande, se demandaient d’où l’araignée tirait sa puissance de traitement visuel et mental pour choisir une proie en particulier, par rapport aux autres.

Pour comprendre quels indices l’araignée recherchait, les scientifiques ont jeté un coup d’oeil sur les moustiques. Les femelles nourries de sang humain avaient des abdomens rouges engorgés et des antennes avec de légères plumes, par opposition aux corps lisses (à jeun) et au duvet sur les lourdes antennes de leurs compatriotes masculins.

Araignée sauteuse vampire

Pour connaitre exactement sur quoi se basait l’araignée sauteuse pour établir leur sélection, les scientifiques ont disséqué différents moustiques, combinant les thorax, les abdomens et les antennes de mâles et de femelles afin de mettre à disposition un bon nombre de “frankoustiques” différents. Ils ont même injecté, dans les abdomens de certains d’entre eux, une solution claire, de sorte qu’ils aient la forme, mais pas la couleur, de moustiques gorgés de sang. Ils les ont ensuite disposés sur des branches, dans une représentation macabre, avant de lâcher sur eux, les araignées.

Lorsque deux moustiques, placés en face de l’araignée, avaient la même forme (un abdomen gonflé), elle se jetait sur celui avec les antennes de femelles. Et si deux frankoustiques femelle, mais l’un avec un ventre gonflé et l’autre non, elles choisissaient le moustique femelle (antennes femelle) au ventre gonflé. Cela a montré aux scientifiques, que les araignées peuvent évaluer de nombreux critères différents avant d’attaquer leur proie.

Ximena Nelson, l’une des chercheuses impliquées, admet qu’elle est incapable de comprendre comment les cerveaux, relativement minuscules, des araignées pourraient traiter autant d’informations et elle espère réaliser des expériences supplémentaires pour déterminer si l’araignée effectue une liste de contrôle des traits physiques, ou si elle a une vue d’ensemble qu’elle évalue ensuite.

L’étude publiée sur The Journal of Experimental Biology : The discerning predator: decision rules underlying prey classification by a mosquito-eating jumping spider.

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