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Un nouvel espoir de récupération est offert aux patients paralysés par l’intermédiaire de rats souffrant de graves traumatismes médullaires qui ont retrouvé la capacité de marcher, de courir et même monter des escaliers suite à un nouveau traitement révolutionnaire.

Les rongeurs ont pu accéder à un "100 % de récupération" à peine quelques semaines après un traitement qui a aidé à développer de nouveaux nerfs dans leur colonne vertébrale qui était court-circuitée par des blessures, selon les chercheurs. Leurs cerveaux sont de nouveau en mesure de prendre le contrôle de leurs membres, avec l’aide de produits chimiques et de courants électriques pour stimuler les nerfs qui contrôlent les muscles des pattes.

L’étude, publiée dans la revue Science (lien plus bas), est la première à démontrer que le cordon, sévèrement endommagé, de la colonne vertébrale peut s’adapter et suffisamment récupérer pour permettre au cerveau de reprendre le contrôle des jambes.

Des chercheurs, de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne en Suisse, ont procédé à des expérimentations sur des rats avec des sections coupées de la moelle épinière, les paralysant par la coupure de la transmission des signaux par le cerveau vers les nerfs qui contrôlent leurs pattes.

De précédentes expériences avaient démontré que les produits chimiques et des électrodes implantées dans la colonne vertébrale pouvaient prendre le rôle du cerveau afin de stimuler ces nerfs, provoquant le déplacement involontaire des pattes des rats quand ils étaient placés sur un tapis roulant.

La nouvelle étude est allée plus loin en enseignant aux rats à marcher volontairement sur un terrain solide, permettant au cerveau de développer de nouvelles connexions nerveuses vers les parties inférieures, une partie électriquement stimulée de leur moelle épinière en dessous de la blessure.

Pour ce faire, ils ont placé les rats dans un harnais spécial qui les tient debout, incitant leurs cerveaux à imaginer que leurs épines dorsales étaient en parfait état et en mettant un morceau de chocolat suisse à une courte distance, comme une incitation pour essayer de marcher.

La description de la découverte par Grégoire Courtine de l’EPFL :

Cette tentative, de se déplacer vers le chocolat, a forcé le cerveau des rats à développer de nouvelles connexions nerveuses vers leurs membres et après deux à trois semaines, ils étaient capables de marcher sur leurs deux pattes de derrière alors qu’ils étaient retenus en position verticale par le harnais.

Cinq à six semaines plus tard, les rats s’étaient tellement perfectionnés, qu’ils pouvaient courir, grimper les escaliers et même se déplacer autour des obstacles sur deux jambes lors de l’utilisation du harnais, un signe certain que leur mouvement était volontaire et donc contrôlé par leur cerveau.

Selon Grégoire Courtine, auteur principal du document, leurs rats sont devenus des athlètes en quelques semaines, juste avant qu’ils ne soient complètement paralysés (100 % de récupération du mouvement volontaire). Grâce à cet appui vertical, les rats sont sur leurs pattes de derrière et la seule façon de marcher de l’avant, est de forcer le cerveau à être actif… le cerveau se développe d’une manière complètement nouvelle pour orchestrer le mouvement et c’est ce qui est incroyable.

Les chercheurs ont bon espoir que la même méthode soit appliquée sur des patients humains avec les mêmes blessures de la moelle épinière, les premiers essais cliniques pourraient commencer dans une clinique de Zurich dans un an ou deux.

L’annonce sur le site de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne : Walking Again After Spinal Cord Injury.

L’étude publiée sur Science : Restoring Voluntary Control of Locomotion after Paralyzing Spinal Cord Injury.

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