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Sagittarius B2

Le nuage moléculaire de Sagittarius B2 dispose de dix milliards de milliards, de milliards de litres d’alcool qui y flottent (c’est l’endroit de notre galaxie où tout le monde il est beau…). Bon, la majeure partie est imbuvable, mais il y a quand même de l’éthanol, qui est potable pour les humains. Les scientifiques ne savent toujours pas avec certitude pourquoi ce bar de l’espace se trouve là, mais ils ont une théorie.

Image d’entête : L’image composite couleur du Centre Galactique et de Sagittarius B2 (ESO).

Afin d’obtenir un verre d’alcool sur la Terre, nous avons besoin d’organismes biologiques. Nous avons besoin de quelque chose capable de produire une sorte de sucre, comme les fruits ou le miel. Ce sont des molécules complexes, et elles ont besoin d’être minutieusement formées par des êtres vivants.

Alors que fait cette quantité astronomique d’alcool dans l’espace ? Le nuage de Sagittarius B2, situé dans la voie lactée à 120 parsecs de son centre et 25 000 années lumière de la Terre,  est donc rempli avec des milliards de litres d’alcool. Certains d’entre eux sont du méthanol, le genre de chose que nous utilisions comme antigel et créée par un simple procédé. C’est la substance qui devait être évaporée lors de la fabrication d’alcool de contrebande, cela entraina, lors de la prohibition aux Etats-Inis, bon nombre de décès dû à certains fabricants peu scrupuleux.

En alcool de l’espace, il y a aussi l’alcool vinylique ou éthénol, qui est aussi imbuvable.

Et il y a l’éthanol, qui est buvable. Pour que des molécules aussi complexes se forment dans l’immensité de l’espace, il faut des atomes lourds qui proviennent de la fusion qui se tient dans les étoiles. En laissant vivre une grande étoile assez longtemps, elle peut former des quantités massives d’atomes très lourds avant de les souffler à travers l’univers dans une nova. La formation des molécules complexes, qui sont des alcools, est une autre histoire. Une molécule ou deux pourrait être formé par les interactions aléatoires d’atomes flottants dans l’espace, mais pas des milliards de litres.

Ci-dessous : Carina nebula une région de formation d’étoiles dans le bras de Sagittarius de la voie lactée à  7 500 années-lumière de la terre. (NASA)

carina_Nebula

Les scientifiques ont estimé que certaines molécules pourraient se rassembler sur des morceaux de poussière flottant dans le vide de l’espace. La surface de la poussière peut laisser ces molécules interagir et former de l’alcool. Les molécules qui se déplacent rapidement pourraient alors éjecter l’alcool de la poussière, la laissant circuler librement dans l’espace. Cependant, il n’y a aucun moyen concevable de soustraire la molécule d’alcool de la poussière sans détruire la structure de la molécule dans l’espace.

Désormais, les scientifiques pensent que de la glace pourrait se former sur la poussière, piégeant l’alcool. Comme la glace fond et s’évapore, lorsque la poussière dérive près des amas de nouvelles étoiles, l’alcool est doucement libéré sans se détruire. La plupart de l’éthanol de l’espace se trouve dans les nuages ​​de gaz.

Saveur framboise ?

Et ce n’est pas tout, il y a même de quoi se faire un cocktail ! En effet dans le nuage moléculaire de Sagittarius B2,  il y a aussi du  formiate d’éthyle, le produit chimique que nous pouvons aisément absorber et qui est  responsable de la saveur framboise.

Les astronomes ont découvert ces molécules en utilisant le télescope IRAM en Espagne afin d’analyser le rayonnement électromagnétique émis par une région dense et chaude de Sagitarius B2 qui entoure une jeune étoile. Que demander de plus ?

Via la BBC, JAC, Guardian. Image d’entête ESO, seconde image (carina nebula) NASA.

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