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Certaines espèces partagent exactement les mêmes territoires, s’appuyant sur les mêmes ressources et sont suffisamment étroitement liées, qu’elles peuvent facilement se croiser. Alors pourquoi celles-ci ne fusionnent-elles pas simplement en une seule et même population ? Parce qu’elles ne veulent tout simplement pas se croiser….

Nos théories actuelles sur la biodiversité ont du mal à expliquer à quel point un groupe d’espèces très étroitement liées, comme les poissons, peuvent coexister dans le même petit habitat, un lac par exemple, tout en maintenant leur spécificité biologique. Après tout, la biodiversité est principalement motivée par les différentes adaptations nécessaires pour survivre dans des niches écologiques différentes. Mais si l’habitat lui-même devient trop uniforme, alors une espèce aura surement un avantage évolutif et, éventuellement, conduira toutes les autres espèces similaires à l’extinction.

Le fait que ce ne soit tout simplement pas le cas, dans de nombreux habitats avec beaucoup d’espèces étroitement apparentées, a attiré l’attention de chercheurs de l’université de la Colombie-Britannique. Ils ont constaté que la sélection sexuelle, dans laquelle les femelles choisissent les mâles avec qui elles s’accouplent, pourrait en fait, être suffisante pour expliquer pourquoi la biodiversité peut perdurer, même dans d’étroits espaces entre les espèces. Aussi longtemps que les femelles seront pointilleuses concernant l’individu avec lequel elles veulent s’accoupler, les différentes populations et espèces seront conservées coexistantes.

Leithen M’Gonigle, maintenant à l’université de Berkeley, explique les deux idées de base qui sont à l’œuvre ici :

Notre modèle montre que les espèces peuvent coexister de façon stable, dans le même habitat, tant que deux conditions simples sont remplies. Tout d’abord, la répartition des ressources qu’ils utilisent ne doit pas être uniforme, de sorte que des groupes de femelles avec des préférences sexuelles différentes peuvent occuper différentes zones de ressources. Deuxièmement, les femelles doivent payer le prix pour ces exigences, par la réduction de leur survie ou de leur fécondité.

Même des aires aussi monotones que les lacs ou les prairies, auront ces zones de ressources, alors, de répondre à la première condition n’est pas un problème. La seconde est un peu plus compliquée, mais l’idée est que les femelles ont généralement dépensé de l’énergie, soit pour trouver des camarades qu’elles désirent ou pour éviter ceux qu’elles ne veulent pas. Cela tend à empêcher les femelles de pénétrer dans les territoires peuplés par des mâles qui leur semblent laids, ce qui aide à maintenir la biodiversité de l’habitat.

Même si les populations partagent les mêmes désirs et besoins écologiques, le trajet afin d’éviter d’inesthétiques partenaires potentiels est suffisant pour les maintenir séparés indéfiniment.

L’étude publiée sur Nature : Sexual selection enables long-term coexistence despite ecological equivalence.

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