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Certaines guêpes, ont une remarquable capacité à reconnaitre les visages des autres guêpes. Et tout comme les humains, ces insectes piqueurs sont plus sensibles à ces visages qu’ils ne le sont à toute autre forme, y compris les chenilles qu’elles mangent, selon une nouvelle étude.

Les résultats, qui s’ajoutent à la liste des étonnantes capacités que détiennent les insectes sociaux, offrent un aperçu dans la façon dont les animaux/insectes deviennent performants dans des tâches spécialisées. L’étude porte également sur un débat qui fait rage : comment et pourquoi les humains sont si sensibles aux yeux, au nez et à la bouche ?

“Les guêpes sont incroyablement meilleures dans l’apprentissage des visages de leur congénère, que dans toute autre chose que nous avons testée », a dit Michael Sheehan, un étudiant diplômé en biologie évolutive à l’Université du Michigan à Ann Arbor. “Comme nous, leur façon d’appréhender les visages est différente de la façon dont ils apprennent d’autres images. »

Pour un humain non entrainé, toutes les guêpes peuvent se ressembler. Mais, si vous êtes prêt à vous approchez suffisamment d’une variété de guêpes appelée Polistes fuscatus, il y a des différences évidentes dans les couleurs et les motifs qui recouvrent leurs visages.

Des études antérieures ont montré que ces guêpes peuvent à la fois reconnaître les visages et s’en rappeler au moins pendant une semaine. Parce que cette espèce vit dans des communautés avec des reines multiples qui doivent suivre une hiérarchie stricte, la théorie est qu’elles ont développé des compétences dans la reconnaissance faciale afin de mieux connaitre leur place.

Pour savoir à quel point les guêpes sont douées dans la reconnaissance faciale, par rapport à d’autres objets, Sheehan et sa collègue Elizabeth Tibbetts ont recruté une dizaine de guêpes femelles sauvages afin de les placer dans un simple labyrinthe en forme de T.

individuellement, chacune des guêpes a volé à partir du bas du T jusqu’à la fourche, où elles pouvaient voir une image de chaque côté avant d’en toucher une. L’une des deux images provoquait un léger choc désagréable. Pour chaque paire d’images, les guêpes ont eu 40 tentatives afin de connaitre celle qui était sans danger.

Lorsqu’il a été présenté aux guêpes deux faces distinctes de guêpe, cela leur a seulement pris environ 10 essais avant d’avoir appris à toujours choisir la bonne. Pour les 30 essais suivants, elles ont choisi la bonne dans environ 75 à 80 % des cas.

face-guêpe

Les insectes ont été aussi performants lorsqu’on leur a montré deux différentes formes noires sur un fond blanc, mais il leur a fallu beaucoup plus de temps. Il a fallu attendre près de la fin des 40 essais avant qu’elles n’obtiennent le même taux de réussite. Lorsqu’on leur a demandé de faire la distinction entre des chenilles, les guêpes étaient nulles.

Pour examiner plus en profondeur ce qu’ils leur importaient sur les visages, les chercheurs ont testé les guêpes sur des visages dont les antennes étaient absentes ou en brouillant des parties de sorte que, par exemple, les yeux étaient sur la mauvaise partie de la tête. Dans les deux cas, les guêpes ont eu du mal à faire la distinction entre les images.

Une espèce différente de guêpe poliste, avec une structure sociale qui ne favorise pas l’apprentissage de la reconnaissance faciale a complètement échoué aux tests.

Pour les chercheurs, les résultats suggèrent que les guêpes s’orientent dans leur apprentissage des visages d’une façon qui est différente de la façon dont ils apprennent d’autres formes.

Beaucoup d’études ont montré une affinité pour ce genre de reconnaissance faciale chez les moutons, les primates non humains et chez les humains, a déclaré Fred Dyer, un zoologiste à l’Université du Michigan. Les chercheurs continuent à débattre de ce que cela signifie.

Une des plus grandes questions subsiste, à savoir si nos cerveaux se sont spécialisés sur les visages d’une manière uniques à travers l’évolution. Alternativement, il est possible que nous soyons nés avec une capacité plus générale pour faire la distinction entre les formes et que nous ayons appris dès le début que le visages est une forme importante.

En montrant que ces insectes ont développé des compétences similaires à l’homme, l’étude suggère que la nécessité de distinguer différents visages a favorisé l’évolution des deux groupes.

D’autre part, M. Dyer a fait remarquer, qu’il y a toujours la possibilité que les guêpes sauvages, utilisées dans l’étude, aient déjà développé une expertise des visages dans leurs expériences de vie, ce qui pourrait avoir augmenté leur performance. Les humains peuvent aussi et heureusement faire la différence entre différents objets qui ont la même forme et ce genre d’évidence implique que notre sens de la reconnaissance faciale est appris plutôt qu’inné.

La recherche publiée sur Science AAAS : Specialized Face Learning Is Associated with Individual Recognition in Paper Wasps.

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