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ET-Lune

Il semble que les planètes n’ont pas besoin d’un gros satellite comme celui de la Terre, pour maintenir la vie, augmentant ainsi le nombre sur lesquelles la vie pourrait exister.

En 1993, Jacques Laskar de l’Observatoire de Paris en France et ses collègues, ont montré que la lune permet de stabiliser l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre, contre les perturbations de la gravité de Jupiter. Les chercheurs ont calculé que sans la lune, l’influence de Jupiter entrainerait une inclinaison actuelle de quelque 23 degrés. Cela pourrait provoquer des changements climatiques énormes, ce qui rendrait la survie de la vie difficile, surtout pour les grands organismes terrestres comme nous. (publiée à l’époque sur Nature : Stabilization of the Earth’s obliquity by the Moon)

Le résultat a été utilisé par beaucoup, pour dire que la vie complexe est rare dans l’univers, car la grande lune de la Terre est supposée avoir fusionné à partir des débris d’une collision entre une planète de la taille de Mars et la Terre. Moins de 10 % des planètes de la taille de la Terre devraient connaitre un tel traumatisme, faisant des grandes lunes une rareté.

Mais une étude suggère désormais que les planètes sans lune ont été injustement rejetées. "Il pourrait y avoir beaucoup plus de mondes habitables là-bas”, dit Jack Lissauer du Centre de recherche Ames de la NASA à Moffett Field, en Californie, qui a dirigé la recherche.

L’étude de 1993 a montré que la Terre serait dangereusement inclinée sans la lune parce que deux de ses mouvements se retrouveraient désynchronisés, permettant à Jupiter d’avoir une influence démesurée. La Terre tourne autour du soleil sur une trajectoire elliptique, et l’axe de sa trajectoire change de position au fil du temps. La Terre tremble aussi comme une toupie alors qu’elle tourne. Sans la lune, son remorqueur gravitationnel, le taux de cette oscillation serait plus lent, magnifiant ainsi les effets de Jupiter sur l’axe de rotation de la Terre, conduisant à de grands changements dans son inclinaison.

Cependant, l’étude de Laskar n’a pas déterminé à quelle vitesse ces changements d’inclinaison se produiraient. Pour tester cela, M. Lissauer et ses collègues ont simulé une terre sans lune, qui aurait plus de 4 milliards d’années, environ l’âge de la Terre aujourd’hui. Ils ont trouvé que l’inclinaison de notre planète varie entre seulement 10 et 50 degrés, une gamme beaucoup plus petite que ne l’implique l’étude antérieure. Il y avait aussi de longues périodes, jusqu’à 500 millions d’années, où l’inclinaison était particulièrement stable, en gardant entre 17 et 32 ​​degrés.

Des Changements beaucoup plus importants pourraient encore se produire sur des périodes de plus de 4 milliards d’années, admet l’équipe. Mais dans ce cas ils n’empêcheraient pas la vie de toute façon, disent-ils, parce que les étoiles semblables au Soleil s’épuisent après 10 milliards d’années.

Les grandes lunes ne sont pas nécessaires pour une inclinaison stable et le climat, admet Darren Williams de l’Université de Pennsylvanie à Erie. Dans certaines circonstances, il ajoute, les grandes lunes peuvent même être néfastes, selon l’agencement des planètes dans un système donné. “Chaque système va être différent."

Jason Barnes, de l’Université de l’Idaho, à Moscou, qui a coécrit la dernière étude, est aujourd’hui leader dans les simulations qui permettent de voir comment notre planète s’incline dans de grandes variétés de circonstances, y compris des planètes organisées de manières différentes en comparaison de notre système solaire.

L’étude publiée sur SciVerse : Obliquity Variations of a Moonless Earth.

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