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Des cartes postales dans l’espace … Nous en avons certainement envoyé un grand nombre, n’est-ce pas ? Donc, si l’humanité est assez prévoyante pour laisser des messages concernant notre emplacement et nos personnalités, dans l’espace, alors pourquoi d’autres civilisations extraterrestres n’ont-elles pas fait la même chose ? C’est une question qu’une paire de chercheurs à l’université d’État de Pennsylvanie se posent. En utilisant des équations mathématiques, ils nous montrent que nous n’avons tout simplement pas regardé dans assez d’endroits … et saurons nous reconnaitre un artéfact extraterrestre, même si nous le regardions en face ?

Image d’entête : Cette image met en évidence la cargaison particulière à bord des vaisseaux spatiaux de la NASA Voyager : le Golden Record. Chacune des deux sondes Voyager lancées en 1977 portent un disque de 30 cm en plaqué or, avec des images et des sons de la Terre. Une vue d’artiste de la sonde Voyager est visible en bas à droite, avec un cercle jaune indiquant l’emplacement du Golden Record.

"L’immensité de l’espace, combinée avec nos recherches limitées à ce jour, implique que quel que soit la sonde exploratoire, sans pilote, d’origine extraterrestre, serait probablement passée inaperçu”, rapporte Jacob Haqq-Misra, de l’Institut Rock éthics et Ravi Kumar Kopparapu, de l’Earth and Environmental Systems Institute, dans un document accepté par Acta Astronautica et mis en ligne sur ArXiv (lien en bas de cet article).

La plaque de Pioneer 10 et 11, un dessin gravé dans une plaque en aluminium anodisé or, 152 x 229 millimètres.

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Jusqu’ici, nous n’avons tout simplement pas trouvé de preuve d’artéfacts extraterrestres dans notre système solaire, ou n’importe où ailleurs. Conformément à l’article de Penn State, le paradoxe de Fermi, initialement formulée par Enrico Fermi, se demande, si la vie intelligente est courante, pourquoi aucune civilisation technologique n’a été observée. Peut-être sont ils timides et peut-être qu’ils se sont autoanéantis. Il y a des centaines de raisons au "pourquoi" nous n’avons pas trouvé quelque chose, mais la réponse la plus pertinente est que nous ne cherchons simplement pas la bonne chose, au bon endroit, au bon moment. Par exemple, jeter un oeil à quelques-unes des choses que nous, les humains, avons envoyé dans l’immensité de l’espace pour agir comme nos ambassadeurs …

Et ce n’est que la pointe de l’iceberg humain. Combien d’entre nous avons envoyé notre nom sur des missions vers Mars, Pluton et autre ? Il y a des empreintes, des plaques, des drapeaux, des balles de golf et un défilé sans fin d’artéfacts humains éparpillés au loin. Nous pourrions penser qu’ils sont bien visibles, mais une culture étrangère les verrait ? Serions-nous aptes à comprendre ce qu’une culture étrangère pourrait nous envoyer comme signe de leur présence ? Autant que nous le sachions, il pourrait y avoir des sondes sans pilote de civilisations extraterrestres là, en ce moment, nous observant … Mais si elle n’était pas quelque chose de la taille d’un autobus scolaire, notre propre arrogance nous empêcherait, probablement, de nous en rendre compte. Et puis … cela pourrait être caché.

La famille Duke en portrait sur la Lune : Apollo 16.

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“Les artéfacts extraterrestres peuvent exister dans le système solaire à notre insu, simplement parce que nous n’avons pas encore suffisamment cherché", a déclaré Haqq-Misra et Kopparapu. "Un peu, si quelques-unes des tentatives seraient capables de détecter une sonde d’un à 10 mètres."

Haqq-Misra et Kopparapu ont utilisé une méthode probabiliste, pour déterminer la faisabilité que des êtres venus d’ailleurs nous laissent des indices de leur existence. Leur travail définit le Système solaire comme un volume fixe et calcule ensuite le pourcentage de ce volume qui aurait besoin d’être fouillé pour détecter une sonde extraterrestre ou des artéfacts. Ces recherches devraient impliquer une technologie capable de détecter de petits objets étrangers et ensuite de l’appliquer à une plus petite partie du volume pour chercher des résultats. C’est une étude qui n’a pas été entreprise jusqu’ici. Nous ne pouvons pas dire que nous avons cherché partout…

"La surface de la Terre est l’un des rares endroits, dans le système solaire, qui a été presque complètement examiné à une résolution spatiale de moins d’un mètre”, a déclaré Haqq-Misra et Kopparapu. 

Il y a encore beaucoup de coins et recoins de la planète qui n’ont pas été explorés à fond et nos océans en sont un bon exemple. Quand il s’agit de cartographier la surface de la Lune, le Lunar Reconnaissance Orbiter scrute la surface avec une résolution d’environ 50 cm. Cela peut prendre quelques années, mais peut-être que quelque chose n’est pas enterré sous le régolite. Comme pour Mars, les chances sont minces, mais de nouvelles découvertes sont obtenues, chaque jour, n’est-ce pas ? Sans évoquer le point de Lagrange, ou la ceinture d’astéroïdes … Des choses pourraient être aussi cachées là.

“Les dernières recherches à ce jour du système solaire, sont assez incomplètes pour que nous nous écartions la possibilité que des artéfacts non terrestres soient présents et peut-être même qu’ils nous surveillent”, a déclaré Haqq-Misra et Kopparapu. Ils ajoutent que “l’exhaustivité de notre recherche pour les objets non terrestres va inévitablement augmenter à mesure que nous continuons d’explorer la Lune, Mars et d’autres régions voisines de l’espace."

L’étude publiée sur Arxiv : On the likelihood of non-terrestrial artifacts in the Solar System, et au format PDF : The sustainability solution to the Fermi paradox.

À partir de l’université PennState : Nonterrestrial artifacts hard to pin down.

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