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L’Astéroïde Lutèce (en image d’entête) est la première relique intacte d’une planète qui a failli en devenir une.

La ceinture principale d’astéroïdes est pleine de vestiges de l’ancien système solaire, des amas géants de pierre qui pourraient avoir formé une planète dans différentes circonstances. Maintenant, nous avons trouvé le premier astéroïde qui en est la représentation, depuis des milliards d’années.

L’astéroïde Lutèce est le meilleur et peut-être le seul exemple que nous avons de ce qui est connu comme un corps primitif, ce qui signifie qu’il date de la naissance du système solaire. Tous les autres objets dans la ceinture d’astéroïdes semblent être des fragments de grands corps qui se sont disloqués il y a des éons de cela. Lutèce est resté un corps plus ou moins contigu pendant ses 3,6 derniers milliards d’années et les dernières données suggèrent qu’il a essayé de former un noyau de fer bouillonnant comme une vraie planète.

Certes, Lutèce a un peu changé dans les derniers milliards d’années, subissant d’innombrables impactes qui ont expulsé des pans entiers hors de l’astéroïde, en transformant, ce qui était probablement autrefois un corps sphérique, en une structure de roche déformée que nous observons aujourd’hui. Il y a de gigantesques rochers éparpillés sur toute la surface. Ces débris ont environ 50 à 80 millions d’années, pratiquement rien comparé à son intérieur, vieux de 3,6 milliards.

En effet, c’est ce qui se passe en dessous qui est d’un intérêt particulier pour les astronomes et pour la sonde Rosetta et son spectromètre VIRTIS, de l’Agence spatiale européenne (ASE) qui ont été en mesure d’obtenir une meilleure lecture de son lointain passé, lors d’un récent survol. Les données suggèrent que la masse de Lutèce est d’environ 1,7 million de tonnes. C’est un peu moins que prévu, mais suffisamment pour en faire l’un des astéroïdes les plus denses du système solaire.

Selon L’ASE :

La densité implique que Lutèce contient des quantités importantes de fer, mais pas nécessairement dans un noyau entièrement formé. Pour former un noyau de fer, Lutetia aurait eu à fondre en raison de la chaleur libérée par des isotopes radioactifs dans ses roches. Le fer dense aurait alors coulé vers le centre et le matériel rocheux serait mis à flotter à la surface.

Toutefois, VIRTIS indique que la composition de la surface de Lutetia reste entièrement primordiale, n’affichant aucun des matériaux rocheux qui auraient dû se former durant une telle phase. La seule explication semble être que Lutèce était soumis à un réchauffement interne au début de son histoire, mais qui ne l’ont pas amené à fondre complètement et ne s’est donc pas retrouvée avec un noyau de fer bien définis.

Rosetta est déjà loin de Lutèceet il y aurait beaucoup plus à en apprendre, notamment à l’aide d’une sonde qui pourrait y atterrir, comme le fera la mission OSIRIS-Rex avec L’astéroïde 1999 RQ36 (ou peut-être le capturer ?), ce qui pourrait être possible dans la prochaine décennie.

Comme le précise l’une des scientifiques du projet Rosetta, Rita Schulz, c’est un astéroïde très intrigant :

Nous avons choisi l’un des membres le plus important de la ceinture d’astéroïdes. Tous les astéroïdes rencontrés jusqu’ici, étaient différents les uns des autres, mais Lutèce est le seul dans lequel les caractéristiques à la fois primordiale et de différenciation ont été trouvées. Ces résultats inattendus montrent clairement qu’il y a encore beaucoup plus d’enquêtes à mener avant que nous comprenions parfaitement la ceinture.

À partir de l’ASE : Asteroid Lutetia: postcard from the past.

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