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Voilà qui devrait rajouter de l’angoisse aux plus “arachnophobes”, qui voudraient passer inaperçue d’une vraie araignée… on peut d’hors et déjà leur souhaiter bonne chance ! Une nouvelle recherche a constaté que les araignées sont en seconde position, après les cafards, quand il s’agit de détecter les vibrations.

Les araignées affamées peuvent détecter les mouvements et les changements de flux d’air, les plus doux. Les forces de stimulation dans la gamme quasi indétectable de pression, sont suffisantes pour alerter l’araignée, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of the Royal Society (lien en bas de cet article). En fait, tout le corps d’une araignée est conçu pour détecter presque n’importe quoi et n’importe qui, qui pourrait croiser son chemin.

« L’araignée a plus de 3000 capteurs de pression intégrée dans son exosquelette à de nombreux endroits différents, mais la plupart d’entre eux sont sur les pattes et les organes composés, comme des récepteurs de vibrations près des articulations », selon le co-auteur de l’étude Friedrich Barth, l’un des plus grands experts mondiaux sur les araignées. Lui et l’auteur principal de l’étude, Clemens Schaber, sont neurobiologistes à l’Université de Vienne. Avec un collègue, Stanislav Gorb de l’Université de Kiel, ils ont utilisé un procédé appelé l’interférométrie lumière blanche pour effectuer le premier examen quantitatif de la micromécanique sophistiquée des araignées. Ce processus combine les ondes de lumière dans un instrument optique, permettant des mesures très précises de la plus petite des choses, comme la force d’un capteur de pression d’une araignée. Les capteurs de l’araignée se composent de fissurent (ou fentes), des organes lyriformes qui reçoivent des informations sur les mouvements locaux (organe proprioceptif). Les scientifiques ont déterminé que la sensibilité de chaque fente est à l’échelle nanométrique, diminuant graduellement avec la diminution de longueur de la fente.

Schaber et son équipe ont concentré leurs investigations sur les femelles adultes de la grande araignée d’Amérique centrale, la Cupiennius Salei (photo ci-dessous), tirée de leur cheptel reproducteur de Vienne. Compte tenu de sa taille et de son impressionnant talent pour la chasse, c’est une espèce de prédilection pour les études sur les araignées.

Cette araignée particulière, ne tisse pas de toiles pour attraper sa proie, mais attend, posément, sa proie. Selon Schaber « Notre araignée perçoit des vibrations à travers les feuilles des plantes. Tant sur la plante et dans la toile, les araignées (en général) vont attaquer la source de stimulation, si l’amplitude induite de la vibration est dans une certaine plage et si elle contient une gamme de fréquences biologiquement significatives. Si les deux paramètres ne correspondent pas à une proie, l’araignée ne répond pas ou fuit », a-t-il précisé.

La Cupiennius Salei ne construit pas de toile, mais se pose et attend sa proie.

Cupiennius salei

Les araignées peuvent donc détecter la présence d’un humain ou d’un autre animal, mais à moins que les mouvements de l’envahisseur imitent ceux des proies traditionnelles, l’araignée n’attaquera probablement pas. Avec une telle sensibilité pour détecter les vibrations, les araignées ne perdent jamais leur temps sur des chasses inutiles.

Le biologiste George Uetz, de l’Université de Cincinnati et sa collègue Shira Gordon ont également étudié, récemment, les araignées et constaté que lorsque certaines d’entre elles veulent s’accoupler, elles émettent des vibrations spécifiques, de préférence sur les feuilles mortes, afin d’attirer des partenaires.

Il faut une perception sensorielle aiguë, à l’araignée, pour détecter ce type de mouvement dans le vacarme environnant.

Si une araignée ne peut pas vous “sentir”, elle peut aussi voir, sentir et goûter. Schaber explique que les araignées ont une vision, sensible pour les niveaux de lumière faible, mais à résolution temporelle faible. » Des capteurs chimiques sensibles, des poils sur les mandibules des araignées, appelées pédipalpes, peuvent également recevoir des odeurs. Les araignées femelles transmettent une sorte de parfum de phéromone qui peut attirer les mâles.

À par nous en dire plus sur les araignées, la recherche pourrait mener à l’amélioration de capteurs pour une utilisation médicale, militaire et d’autres applications industrielles.

L’étude publiée sur le Journal of the Royal Society Interface : Force transformation in spider strain sensors: white light interferometry et les travaux du professeur George Uetz, sur les capacités sensoriels de l’araignée sur le site de l’université de Cincinnati : Spidey Senses. Image d’entête : My Spider sense

 

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