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Si vous voyez un grand objet brillant en chute libre depuis le ciel samedi soir ou dimanche matin, couchez-vous ! Et si vous lisez cet article trop tardivement et que vous avez eu le malheur d’être touché par un grand miroir de l’espace, vous pouvez d’hors et déjà passé à la dernière section “qui va payer ?”

Le défunt satellite européen ROSAT se dirige droit vers la Terre ce week-end et les chances sont encore plus élevées que les morceaux de débris spatiaux, puissent frapper quelqu’un, que les chances placées sur le satellite de la NASA qui est tombé de son orbite le mois dernier (l’UARS).

Le Centre aérospatial allemand, qui a dirigé le développement et la construction de ROSAT, estime que les chances que quiconque soit lésée par les débris du satellite est de 1 sur 2000. Pour l’UARS de la NASA, le risque de blessure était d’à peu près un tiers inférieur à 1 sur 3200.

ROSAT dans une chambre de simulation :

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Il est actuellement estimé, que ROSAT devrait faire une rentrée incontrôlée pendant les premières heures de ce dimanche matin, selon Heiner Klinkrad, chef du bureau de l’Agence spatiale européenne des débris spatiaux. Mais Klinkrad avertit que le satellite pourrait entrer dans l’atmosphère de la Terre, jusqu’à 24 heures plus tôt ou plus tard que le temps estimé.

Les récentes estimations de la fracassantes arrivées du satellite ROSAT sur Terre :

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Car les changements dans le rayonnement du soleil ne sont pas à 100 % prévisibles. Si le rayonnement solaire augmente, il y a plus de chaleur et donc d’expansion de l’atmosphère, ce qui augmenterait la vitesse de glisse du satellite, pour l’amener à foncer vers le sol plus tôt que prévu.

Malheureusement, personne ne peut dire exactement où sur la Terre se dirigera ROSAT.

Les débris pourraient descendre n’importe où, entre 53 degrés de latitude nord et 53 degrés de latitude sud, une zone qui, comme l’UARS, comprend la plupart des terres émergées de la Terre, selon le Centre aérospatial allemand (lien en bas de cette page).

Cela pourrait être ennuyeux, car le satellite, de 1,5 tonne, est susceptible de survivre au voyage à travers l’atmosphère surchauffée jusqu’au sol, où il pourrait faire beaucoup de dégâts dans tout ce qu’il frappera.

En revanche, le plus gros morceau de la sonde de la NASA, UARS, faisait 150 kilos, un morceau du cadre de l’embarcation. En fin de compte, les restes de l’UARS ont éclaboussé un tronçon isolé de l’océan Pacifique, ne blessant personne à l’exception, peut-être, de quelques poissons.

ROSAT est, également, peu susceptible de faire du mal à quelqu’un, disent les scientifiques, étant donné les grandes étendues des océans et les zones peu peuplées de la planète.

Si les débris du satellite atterrissent dans une zone peuplée "ils seront extrêmement chauds", a précisé le Centre aérospatial allemand. "C’est pourquoi nous recommandons de ne pas toucher les pièces de satellite qui seront à terre.” Et tous les débris ROSAT, peu importe où ils se trouvent, appartiennent au gouvernement allemand, a-t-il précisé.

ROSAT, diminutif de  Roentgen Satellite, a été lancé en 1990 sur une fusée Delta II pour mesurer les rayons X émis par des objets tels que les étoiles à neutrons, des noyaux stellaires denses, laissés par certaines supernovæ. La mission était censée durer 18 mois seulement, mais le satellite a fonctionné pendant huit ans. Les scientifiques l’ont finalement “éteint” en 1999 après que son dernier instrument fonctionnel tomba en panne, (des capteurs qui ont grillé au soleil).

C’est un gros satellite, fabriqué au temps où l’on construisait des objets massifs. De plus le verre est très résistant à la chaleur, afin que les rayons X capter par son miroir ne soient pas déformés par les températures changeantes dans l’espace.

Afin d’agrémenter cette sympathique annonce, voici une vidéo de l’astronome amateur Thierry Legault, qui a été en mesure d’observer et d’obtenir une vidéo de ROSAT, alors qu’elles effectuaient ses dernières orbites autour de la Terre :

 

Qui va payer pour les dégâts causés par le satellite ROSAT ? :

Si jamais votre maison était touchée par l’un de ses débris, ce seraient aux trois pays, impliqués dans la construction du satellite, de vous rembourser les dommages. En droit international, les trois pays seraient obligés de payer la facture.

La responsabilité pour les dommages causés par la chute d’objets de l’espace est règlementée par la Convention de 1972 sur la responsabilité internationale pour les dommages causés par des objets spatiaux. Les trois pays concernés par ROSAT ont signé le pacte et, ce faisant, ont accepté “la responsabilité absolue de verser une indemnisation pour les dommages causés par son objet spatial sur la surface de la Terre ou aux aéronefs en vol." Les termes couvrent à peu près tout. Dans ce cas, “dommage” est défini comme la perte de vie, des blessures ou d’autres atteintes à la santé ; de perte ou de dommage à la propriété des États ou des personnes, physiques ou morales, ou des biens d’organisations internationales intergouvernementales…

Pour avoir les dernières estimations sur Twitter : ROSAT Reentry.

À partir du site de l’agence spatiale allemande (DLR) : ROSAT, The ROSAT mission.

Le site de Thierry Legault qui suit de près ROSAT : ROSAT before reentry.

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