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Staphylins2

Certains Staphylins (précisément Aleochara curtula) ont trouvé une façon vraiment nouvelle (pour nous les humains) d’assurer la monogamie. Après qu’un mâle se soit accouplé avec une femelle, il lui injecte un produit chimique qui rend si mauvaise son odeur que tous les autres prétendants potentiels restent à l’écart.

Les coléoptères, Aleochara curtula (un joli spécimen en image d’entête), utilisent un anti-aphrodisiaque, qui fait perdre tout intérêt aux autres mâles de s’accoupler avec les femelles. Pour le mâle d’origine (premier reproducteur), c’est un énorme avantage de reproduction, parce que les staphylins sont l’une des nombreuses espèces d’insectes chez laquelle les femelles peuvent, théoriquement, être imprégnées par plusieurs mâles simultanément.

Ce produit chimique puant empêche cela et il ne profite pas qu’aux mâles d’origine. Les chercheurs Jerry Schlechter-Helas, Thomas Schmitt et Klaus Peschke de l’Université de Fribourg expliquent dans leur résumé :

En réduisant l’attractivité de leur partenaire d’accouplement via une phéromone anti-aphrodisiaque, les mâles peuvent empêcher un ré-accouplement de la femelle et donc réduire le risque de compétition spermatique. Pour les femelles, le principal avantage de permettre la manipulation chimique de leur attractivité est probablement d’éviter les harcèlements sexuels des mâles rivaux. Alors que les bouchons d’accouplement constituent généralement une barrière physique, qui empêche les tentatives d’accouplement mâle, les manipulations chimiques informent efficacement les mâles qui répondent avec réticence à la femelle pour s’accoupler, il serait donc avantageux d’ignorer les informations répulsives.

Les chercheurs ont pu isoler le produit chimique spécifique, utilisé par les mâles. Quand ils ont artificiellement placé les femelles en contact avec les repoussantes phéromones, les mâles ont perdu leur intérêt pour l’accouplement avec elles, même si elles n’étaient pas fécondées.

Les chercheurs décrivent comment ce mécanisme fonctionne:

Coïncidant avec le dépôt d’un spermatophore dans la chambre génitale femelle, une phéromone antiaphrodisiaque a été transférée et se propage facilement à la surface des femelles, où elle a ensuite été perçue par les mâles rivaux via leurs parameres, le ptérygopodes des organes génitaux mâles. Les mâles ont avorté le contact avec la femelle déjà accouplée, en évitant ainsi de consommer de l’énergie dans une séquence d’accouplement.

On peut constater que cela fonctionne aussi, assez bien chez les humains, de chaque sexe et même sans phéromone…

À partir de l’étude : A contact anti-aphrodisiac pheromone supplied by the spermatophore in the rove beetle Aleochara curtula: mode of transfer and evolutionary significance.

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