Mythe balistique : pourquoi est-il dangereux de tirer vers le ciel pour exprimer sa joie ?
Et bien, parce que les Balles reviennent toujours vers le sol, souvent avec des résultats mortels et les reporters de guerre sont donc assez sages pour porter un casque, même dans une foule amicale, un sujet d’actualité…
Les tirs de célébration sont communs dans certains pays pour exprimer la joie, comme dans l’image ci-dessous, prise le 23 aout et présentant un rebelle libyen exprimant son sentiment de liberté, après avoir bouté Khadafi hors de son royaume…
Cette démonstration est culturellement acceptée dans les Balkans, le Moyen-Orient, les régions d’Asie du sud du nord de l’Inde, ainsi que le Pakistan et l’Afghanistan et les régions d’Amérique latine telles que Puerto Rico et certaines régions des États-Unis. Elles sont généralement effectuées le Jour de l’An, durant les fêtes religieuses de Noël et de l’Aïd, sans parler des révolutions. La pratique peut entraîner la mort et des blessures dues au hasard des balles perdues.
Il est donc sans doute primordial, que les correspondants de guerre prennent la précaution de porter des casques et des gilets pare-balles, dans des rues qui crépitent de coup de feu, tout en envoyant des dépêches. Et même si cette semaine à Tripoli c’était la fête, ils étaient plus préoccupés par les tirs de célébration, en raison du danger posé par les balles qui atterrissent malheureusement aussi sur la tête ou d’autre partie du corps.
Alors que certaines études antérieures spéculaient que les balles tirées vers le haut, disparaissaient tout simplement dans l’espace, la menace du retour de ces objets sur Terre ne peut plus être rejetée.
Pour explorer les plus fins détails de la règle du “tout ce qui monte doit redescendre” (en tout cas sur Terre) Benjamin Robins a rapporté en 1761, qu’une balle de gros calibre tirée vers le ciel (perpendiculairement) revient sur Terre à environ 1 km plus loin et une demi-minute plus tard. Des études plus précises auront été ensuite effectuées. De même, à l’automne 1910, dans une autre expérience, des coups de feu ont été tirés à partir d’une mitraillette. Deux salves d’environ 30 balles ont été envoyées vers le ciel. 55 secondes de vol ont été chronométrées, avant que les balles ne retombent sur Terre. Les conclusions de ces expériences ont été que les meurtriers projectiles ont atteint l’altitude de 2750 mètres, en prenant 19 secondes pour monter et presque deux fois plus longtemps, 36 secondes, pour retomber, en espérant que le vent les emporte assez loin de leur tête.
Mais que savons-nous aujourd’hui, des blessures qu’elles peuvent provoquer?
Entre 1985 et 1992, un groupe de médecins américains a recensé les victimes de blessures par balle et ont identifié 118 cas qui semblent avoir été touchés par des balles “tombantes”. Ces personnes malchanceuses, ont été frappées par des balles tout en vaquant à leurs occupations quotidiennes, loin de tirs connus. Seulement six des balles ont été retracées par la police, à partir de fusillades qui ont eu lieu jusqu’à 1 km de distance, mais certaines personnes ont été touchées par des balles à grande vitesse, dont les sources n’ont jamais été déterminées.
Pour ceux touchés par des balles retombants sur Terre, le risque de blessure mortelle est beaucoup plus élevé qu’à partir d’une fusillade typique. Les médecins des hôpitaux dans ces régions armées, ont estimé que les décès suite à des fusillades régulières représentaient 2 à 6 %, tandis que pour ceux frappés par des balles tombantes, le taux de mortalité est de près d’un tiers. La raison en est simple, ceux qui sont assez malchanceux pour être touché par des balles tombantes, étaient plus susceptibles d’être frappés à la tête. Me si les balles étaient très ralenties après avoir été projetées dans le ciel, elles étaient encore capables de fracasser des crânes. Selon les médecins, une balle retombe sur Terre avec une vitesse comprise entre 90 et 180 mètres par seconde. 60 mètres par seconde sont suffisants pour provoquer une blessure fatale à la tête, ont-ils ajouté.
L’émission américaine MythBusters de la chaîne Discovery Channel a couvert ce sujet dans l’épisode 50 : « Bullets Fired Up » (en 2006). Ils essayaient de répondre à la question, “Est-ce que des tirs de célébrations retombent sur la Terre ?” Avec l’aide d’arme à feu, de pistolet à peinture et de carcasses de cochon, pour déterminer la vélocité d’une balle tombante.
Le péril de chute de balles, n’est pas confiné aux zones de guerre et aux centres-villes. Ce n’est quand 1989 qu’une interdiction de tirer a été imposée aux habitants de Los Angeles, pour prévenir de ces accidents. Un problème, qui a également suscité le débat, s’est posé aussi en 2003, lors de la célébration du nouvel an à Porto Rico, où 19 blessés ont été recensés, dont un décès sur deux jours de festivité. Le danger de chute de balles des célébrations liées à la veille du Nouvel An, aux mariages et aux fêtes religieuses, a incité les gouvernements du monde entier à lancer des programmes éducatifs afin de décourager les fêtards à la gâchette facile.
Une campagne radio et télé en Macédoine, en 2005, a utilisé le slogan: «. Les balles ne sont pas des cartes de vœux, célébrer sans armes » :
À partir de l’article de la BBC : Who, What, Why: How dangerous is firing a gun into the air ? et de Wikipédia : Celebratory gunfire.
Article intéressant mais titre trompeur : ce n’est donc pas un mythe qu’il soit dangereux de tirer en l’air.
Bonjour Yogi,
Le mythe (le plus grossier) était que les balles finissaient dans l’espace….
Passionnant ! Je sais que dans mon petit village de la Savoie profonde je ne risque pas grand chose (quoi que quelques chasseurs à la sortie des bar le vendredi soir soient un peu limites…)
Mais c’est le genre d’info que j’aime et que je trouve utile de diffuser, ne serait-ce que pour habituer les gens à penser…
Bon 🙂 je continue ma balade sur ce blog fabuleux que je découvre via « personne ».
tu as beaucoup de chance pakita pour la savoie profonde
Hum. Cet article manque d’une analyse de sciences physiques :
La dangerosité d’un objet mobile est fonction de son énergie cinétique. C’est à dire de sa masse m (en kg), multiplié par le carré de la vitesse v (en m/s), le tout divisé par deux. Exprimé en Joule.
Renseignement pris, une balle de 9mm Parabellum pèse 8g, et sort à 350m/seconde de la bouche d’une arme. 1/2 (m X v^2 ) = 490 Joules, c’est mortel.
Dans l’exemple que vous citez, on a une balle qui retombe de 2750 m en 36 secondes.
Donc, sa vitesse est de 2750/36 = 76 m/s. Au carré, ça donne : 5776 m/s^2
Si l’on prend la même munition, de 8g, il faut multiplier par 0,008 kg.
Ce qui donne : 5776 X 0,008 = 46 Joules (arrondi). 46 Joules, c’est la puissance d’une carabine à air comprimé pour les mômes de gitan, capable de tuer un moineau, ou, avec de la chance, un écureuil.
Mais n’oublions pas de diviser par 1/2.
On n’a alors que 23 Joules. 23 Joules sur un crâne, c’est 2 ou 3 points de sutures.
cqfd 🙂
Tant qu’à faire une analyse de sciences physiques, autant la faire correctement !
A 2750m, la vitesse de la balle est 0 m/s, puis elle retombe. Et donc elle accelère, sa vitesse n’est pas constante. 76 m/s c’est la vitesse moyenne de la balle qui retombe mais au moment ou elle touche quelqu’un, elle va beaucoup plus vite.
Mon meilleur prof de sciences physiques nous expliquait ce le meilleur scientifique est celui qui saura faire les meilleures approximations pour simplifier ses calculs: dans notre cas la balle de 8g aura tôt fait d’arriver à sa vitesse maximum, plus élevée en altitude et ralentissant en descendant avec le changement de densité de l’air. Donc je trouve que c’est une plutôt bonne approximation!
N’exagérons pas, c’est le poids d’un morceau de sucre, avec le nombre de rafales tirées en l’air dans les villes les jours de « liesse » au moyen-orient, si ça causait bon nombre de morts ça se saurait.
La balle qui a percé la toile à Rio retombait à l’envers au vu de la déchirure
Son énergie était d’au moins 50 j ( résitance des baches
Pour info je viens de perdre un cousin du fait d une balle tombante de 9mm. Donc vos jolis cslcules…
Pour un Béotien comme moi c’est un artiste très intéressant, ça prouve surtout que l’on peut faire des recherche sur tout et satisfaire une curiosité sans trop de recherche « papiers »