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C’est une période de bonnes nouvelles sur le front de la lutte contre le sida et c’est essentiellement grâce au travail des antirétroviraux (au moins, un pourcentage étonnamment élevé, quand ils sont utilisés correctement). Ce sont les conclusions d’un forum sur le VIH qui s’est tenu cette semaine à Rome, où de nouveaux prototypes de traitement ont été présentés. Le SIDA tue encore 5 000 personnes par jour.

Deux conclusions révolutionnaires montrent que les antirétroviraux (ARV), non seulement luttent contre le VIH chez les personnes infectées, mais peuvent stopper la propagation de la maladie de deux façons importantes : ils aident à prévenir la transmission du VIH par les personnes séropositives et aident aussi à prévenir les personnes non infectées de le contracter.

Une poignée de résultats ont été présentés, mais deux se détachent. La première stratégie importante à l’étude, appelée «traitement comme prévention», a montré que lorsque les personnes séropositives ont reçu rapidement des médicaments contre le VIH, les chances de transmettre le virus à leur partenaire non infecté, chutent à 96 pour cent.

La deuxième constatation importante est connue sous le sigle PreP, pour prophylaxie pré-exposition, c’est-à-dire avant d’être en contact avec le virus, qui peut se faire soit topique, par exemple par des gels vaginaux, soit oralement. Donc la PreP consiste à donner des ARV à des partenaires non infectés au VIH, par opposition au partenaire infecté. Cela fonctionne également avec une fréquence statistiquement significative, diminuant la transmission de 73 pour cent.

Cependant, la Prep, soulève des questions éthiques. Lorsque quelque neuf millions de personnes infectées dans le monde entier ont besoin d’ARV quotidiennement, il est très difficile de justifier de les donner à ceux qui ne sont pas infectés, juste pour enrayer la propagation. Ce qui nous amène dans le vif du sujet : la prévention du VIH/sida à besoins de trésorerie pour développer ces ARV, mais en ce moment c’est la crise et le manque d’argent est un cruel facteur.

Les nations occidentales, la principale source de ce type de financement, ont réduit les budgets alloués. Les organisations comme l’OMS et l’ONU, normalement collecteurs de fonds pour ce genre de secours, ont réduit les investissements au moment où elles pourraient renverser la vapeur de la propagation du VIH, qui a ajouté 2,6 millions de personnes infectées à son tableau en 2009. Selon l’AFP : "avec 15 millions de personnes infectées avec un traitement contre le sida en 2015, entraineront annuellement entre 22 milliards et 24 milliards de dollars en dépense de santé."

Alors comme toujours, c’est une question d’argent. Mais il y a un espoir : la semaine dernière, une société biopharmaceutique basée en Californie, Sciences Giliead a signé un accord avec l’ONU pour des brevets médicaux, permettant aux entreprises indiennes, spécialisées dans les médicaments génériques, de faire des copies bons marché de quatre ARV, afin d’être vendu dans 100 pays pauvres. Et certains, dosés faiblement en ARV, pourraient être vendu pour seulement 25 cents par jour.

Infographie de l’état actuel du VIH et du SIDA dans le monde : Trente ans après son apparition, le monde a fait d’énormes progrès dans la lutte contre le SIDA. Les connaissances publique sont en hausses et les décès sont en baisses, mais nous avons encore un long, long chemin à parcourir. (columnfivemedia)

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Un traitement par des plantes génétiquement modifiées :

Autre nouvelle prometteuse, cette semaine le Royaume-Uni a approuvé une thérapie à base d’anticorps provenant de tabac génétiquement modifié par l’institut Fraunhofer pour son utilisation sur 11 sujets humains. Le process permettra de tester la sécurité d’un anticorps d’origine végétale, destiné à arrêter la transmission du VIH entre partenaires sexuels, lorsqu’il est appliqué directement sur la cavité vaginale. Ceci marque la première instance de ces tests en Europe, où les gouvernements et les citoyens restent largement sceptiques sur les produits génétiques modifiés.

Selon Julian Ma, un professeur d’immunologie moléculaire à l’université de Londres,St-George et chercheur sur le projet du tabac. "L’approbation par la MHRA (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency – Département de la Santé au Royaume-Uni) pour que nous puissions procéder à des essais humains, est une reconnaissance que les anticorps monoclonaux peuvent être fabriqués dans des usines de la même qualité que ceux fabriqués en utilisant les systèmes de production classique existants. C’est quelque chose que beaucoup de gens ne croyaient ne pas pouvoir être atteints. "

La plupart des produits biopharmaceutiques sont actuellement réalisés à grands frais dans des cuves de fermentation contenant des bactéries ou des cellules de mammifères. La production de masse de médicaments dans des plantes génétiquement modifiées, pourrait réduire les coûts et donc apporter une contribution importante à la santé mondiale, en améliorant l’accès aux pauvres, dans les pays en développement. Ceci est particulièrement important pour le VIH, car les patients dans les pays pauvres avec des problèmes généralisés de sida ont rarement accès à des médicaments coûteux.

«Nous avons maintenant une installation en Europe pour la production de médicaments modernes dans des plantes transgéniques, ce qui est unique dans le monde, bien que cela ait pris plusieurs années et beaucoup d’investissements pour le réaliser", a déclaré Rainer Fischer, professeur à l’Institut Fraunhofer de biologie moléculaire. "Cette approbation est un tremplin pour la biotechnologie végétale européenne et permettra à de nombreux produits médicaux importants d’être réalisé."

Le virus du SIDA comme vous ne l’avez jamais vu.”

À partir de l’AFP : Science has delivered on HIV prevention. Now what?, de LiveScience Immune to HIV: How Do They Do It? et Universal Screening for HIV Can Be Cost Effective et via MedicalExpress : ‘Funding gap’ imperils science exploits, AIDS forum hears.

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