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Choerodon schoenleinii

Ce Choerodon schoenleinii, dans la Grande Barrière de corail en Australie, a tenu une palourde dans sa bouche et l’a fracassée contre un rocher, pour atteindre la nourriture à l’intérieur. Cette photo est la première preuve irréfutable, que les poissons sont capables d’utiliser des outils.

Bien que l’utilisation d’outils était autrefois considérée comme un comportement spécifiquement humain, des décennies d’observation des animaux ont démontré à quel point c’était faux. Nous avons vu des primates, des corbeaux et peut-être même des pieuvres montrer des signes de leur utilisation. Mais en dehors des mammifères, des oiseaux et des poulpes, utilisation d’outil est presque inconnu. Il y avait des rapports de l’utilisation d’outils par les poissons, mais aucune preuve solide pour l’étayer.

Cela a changé, quand le plongeur Scott Gardner a pris cette photo pour ensuite être publiée dans un nouveau document à partir d’une étude des chercheurs de l’Université Macquarie (Australie). L’écologiste Culum Brown explique que le poisson a frappé la palourde contre le rocher avec une incomparable précision, suggérant qu’il avait déjà exercé cette activité. Cette affirmation est soutenue par la présence de coquilles écrasées autour du rocher et Gardner en a trouvé beaucoup d’autres autour d’autres rochers à proximité.

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Cependant, il y a potentiellement un léger accroc à cette forme d’utilisation d’outil. Comme vous avez sans doute remarqué, le poisson ne touche jamais tout à fait l’outil en question, qui est la roche. Comme il ne manipule que la palourde, peut-on vraiment dire qu’il s’aide d’un outil ? C’est la question que soulève la primatologue Elisabetta Visalberghi :

La forme de l’utilisation des outils décrits (dans le cas du Choerodon schoenleinii) est cognitivement peu exigeante et présente dans une variété d’espèces. Souvent, il a été étiqueté comme l’utilisation d’un proto-outil , car l’objet utilisé pour ouvrir la coquille est encore, une fixation au fond de la mer et non comme peuvent être les outils portables en pierre, utilisée pour casser des noix ouvertes par les chimpanzés ou les singes capucins.

Bien sûr, il y a un contre-argument assez clair pour cela et c’est celui que Brown lui-même donne. Cette définition de l’utilisation de l’outil restreint apparemment le seul comportement pour les organismes avec une anatomie ressemblant aux humains. Le poisson n’a pas les mêmes options que les primates, considérant qu’il n’a pas les mains pour jeter la roche.
Par ailleurs, Brown soutient que les conditions sous-marines sont tellement différentes, qu’il ne serait pas judicieux de le faire ainsi, même si le poisson avait l’équipement nécessaire, cette activité est bien adaptée à la fois à l’anatomie du poisson et à son environnement.

L’étude publiée ici : Tool use in the tuskfish Choerodon schoenleinii ? détaillé ici : Diver Snaps First Photo of Fish Using Tools et aussi sur le site de l’université Macquarie : Are fish much smarter than we think ?

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