La composition de Mercure la rend unique parmi les planètes rocheuses du système solaire, c’est ce que révèlent de nouvelles images et des données du satellite MESSENGER de la NASA .
Image d’entête : prise le 24 mai, elle présente l’hémisphère sud de Mercure. Une fois par semaine, Messager prend un cliché comme celui-ci pour fournir des informations sur la forme de Mercure.
Le premier vaisseau à passer trois mois dans l’orbite de Mercure, correspondant à 1 an de celle-ci (88 jours), montre également que certains cratères sur la planète chauffée au soleil sont assez frais pour maintenir l’eau gelée. Des chercheurs ont annoncé ces constatations et d’autres lors d’une conférence de presse le 16 juin (vidéo plus bas). "Mercure est en passe de devenir un lieu différent de tout ce que nous avons vu auparavant", a déclaré le responsable scientifique Sean Solomon, de la Carnegie Institution for Science à Washington.
Les images nettes des plaines du Nord suggèrent que de grandes éruptions volcaniques ont sculpté la région, il y a quelques 3,7 milliards d’années, ensevelissant les cratères sous plusieurs kilomètres de lave.
Image ci-dessous : le pôle Nord de Mercure est l’une des parties les moins bien étudiées. Messenger vient combler les lacunes, en révélant la présence d’une plus importante activité volcanique que ce les scientifiques attendaient. La région délimitée en jaune est une plaine volcanique couvrant plus de 3,9 millions de km², environ la moitié de la taille de la zone continentale des États-Unis.
En combinant les mesures de MESSENGER de la profondeur des cratères du pôle Nord avec d’autres données, les scientifiques ont confirmé que certains étages des cratères »ne reçoivent jamais la lumière du soleil.
Image ci-dessous : Cette carte de contour topographique a été construite à partir des profils de plusieurs MLA (lignes de cercles blancs) qui passent à travers et à proximité du cratère. L’échelle de couleur à droite est en km. Les calculs montrent que la topographie du cratère est conforme à la prévision que la partie méridionale du fond du cratère est dans une ombre permanente.
Ces régions froides coïncident avec des zones très réfléchissantes, d’abord observées par un radar terrestre il y a 20 ans, qui ont été interprétés comme des dépôts de glace d’eau.
Messenger, qui va enregistrer les données jusqu’à mars prochain, a également détecté des quantités étonnamment élevées de soufre et de potassium sur la surface de Mercure. Ces deux éléments s’évaporent facilement et l’on pense qu’ils s’étaient échappés de Mercure, lors de sa chaude formation ou peu après.
Image ci-dessous : Cette image montre les plaines du nord colorisées, mettant en évidence les différences entre les huit filtres de couleur pour rendre leurs variations plus faciles à repérer. Les variations dans la couleur donnent des indices sur la composition chimique de la surface de Mercure. Les autres instruments à bord de Messenger comme les différents spectromètres permettent de sonder la composition de la surface, plus directement par la mesure de l’abondance des éléments clés.
"Cela change notre vision de l’origine du mercure", a déclaré Larry Nittler de la Carnegie Institution (qui apparait dans la vidéo ci-dessous).
Vidéo – la conférence de presse de la NASA sur ces nouvelle découvertes :
L’annonce à la presse via le site dédié à la sonde spatiale MESSENGER : Data from Mercury Orbit Confirm Theories, Offer Surprises et sur le site de la NASA : MESSENGER Provides New Data about Mercury.