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Paratrechina longicornis

La fourmi folle ou Paratrechina longicornis, s’est répandue dans le monde entier, véhiculée accidentellement par les hommes et est devenue une espèce nuisible, redoutée et très abondante dans les domiciles des régions tropicales. Elle a reçu le nom commun de fourmi folle en raison de ses mouvements erratiques (wiki).

Pour envahir de nouveau territoire et former une nouvelle colonie, les reines ne peuvent avoir d’autre choix que de s’accoupler avec des parents masculins. Quand cela arrive, leurs œufs peuvent éclore et ne donner que des mâles qui ne sont pas des ouvriers (ouvrières). Sans “travailleurs”, la colonie meurt de faim rapidement. C’est alors, que la reine des fourmis folles évite le problème, en produisant une descendance de femelles qui sont des clones d’elles-mêmes, et des mâles qui sont des clones génétiquement indépendants de leurs pères (je sais ! il faut s’accrocher).

«C’est un système incroyablement bizarre», a déclaré le coauteur de l’étude Michael Goodisman, un sociobiologiste de la Georgia Tech (université de recherche publique, E.U), qui a décrit cette découverte le 2 février : "Une reine produit des mâles qui sont sans rapport avec elle, ne porte pas son matériel génétique.".

La  Paratrechina longicornis, est tellement répandues que les scientifiques ne savent même pas d’où elles sont originaires. Elles forment des séries de colonies connectées, appelées supercolonies (multiples reines et nids), qui perturbent énormément les écosystèmes qu’elles envahissent, y compris les cultures humaines et les habitations.

Paratrechina longicornis
Pour découvrir comment les reines des fourmis folles font face à une pénurie de mâles n’appartenant pas à la même famille qu’elles, l’équipe de Goodisman a mise en place 21 colonies dans un laboratoire, chacune avec une reine et quelques fourmis ouvrières (mâles). Après trois mois, les chercheurs ont recueilli des nymphes d’ouvrières (mâles) et des reines, pour analyser leur ADN.
Les ouvrières avaient un code génétique fourni par leur père et leur mère, jusqu’ici tout va bien. Mais les femelles étaient des copies exactes de leur reine mère, alors que les mâles étaient des clones de leurs pères. 
Grâce à cette indépendance génétique, la progéniture peut s’accoupler entre elles sans les conséquences néfastes de la consanguinité. Cette étrange triche génétique permet, aux fourmis folles, de surmonter
certaines restrictions naturelles ou artificiels sévères. Les mécanismes cellulaires de ce phénomène sont encore inconnus. Goodisman soupçonne que des copies des gènes femelles sont détruites dans les œufs à l’origine destinés à être des ouvrières et si cela se révélait exact, ça semble être incroyablement utile pour envahir un territoire vierge.

Le texte de l’étude : Royal Society Publishing : Sib mating without inbreeding in the longhorn crazy ant.

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