La bactérie Neisseria gonorrhoeae, agent de la Blennorragie (maladie sexuellement transmissible appelée familièrement “chaude pisse”), se comportent lors de l’attaque de nos cellules comme une armée envahissant un château fort, avec attaques, replis et stratégies…
Dans les derniers stades de la maladie, lorsque cette bactérie s’apprête à prendre d’assaut nos cellules pour facilité leur copie, elle n’y va pas tête baissée, mais envoie des éclaireurs jauger ses capacités à se défendre et attend le bon moment pour attaquer.
Cellules infectées par la Neisseria gonorrhoeae, les points verts sont les bactéries à la surface de la cellule et les points blancs, les défenses de la cellule (Cavéoline)
Jan Böttcher de l’Institut Max Planck pour la biologie infectieuse, a constaté que la bactérie Neisseria s’empêche pour un moment, de pénétrer dans les cellules qu’elles convoitent. Elles stimulent tout d’abord les cellules à renforcer leurs défenses pour mieux les évaluer.
La Neisseria commence son invasion en attachant de longs filaments appelés pili (appendice de la bactérie) à la surface d’une cellule. Une fois attachées, ces prises moléculaires leurs servent de crochets pouvant être contracté avec une force représentant 100.000 fois son propre poids.
Lentement mais sûrement, les colonies de la bactérie se rassemblent sur la surface de la cellule pour s’arrêter! Ce n’est que plus tard, qu’elles pénétreront les défenses extérieures de la cellule.
Cette réticence à pénétrer immédiatement la cellule fait partie de leur stratégie. En effet, la cellule va avaler par inadvertance, les envahisseurs qui se sont réunis à sa surface, les enveloppant dans de minuscules vésicules.
Neisseria doit stopper ce processus de destruction entamer par nos cellules empêchant leur progression.
Elles font appel, alors, à une protéine de structure appelée actine fibrillaire à l’endroit où leurs pilis se sont attachés. L’Actin forme de longs et minces filaments qui agissent comme un squelette de nos cellules, en leur fournissant la structure et le soutien.
En amassant de l’actine à leur point d’entrée, la Neisseria stimule la cellule pour produire une barricade qui les empêche de s’introduire en son sain.
Ce renforcement de nos cellules dépend de l’une de ses propres protéines la cavéoline-1 ou Cav1. Sans elle, la bactérie envahirait sans difficulté sa proie.
La bactérie ayant « observé » et attendue que nos cellules se renforcent pleinement grâce à cette protéine arrive à mieux évaluer l’attaque globale qu’elles pourront effectuer.
En clair, elles titillent la cellule, pour la provoquer et connaître au mieux sa capacité à se défendre. Après un peu de patience, la bactérie envoie le juste nombre de « combattants » avec les bonnes armes, en l’occurrence la production de protéine spécifique à la destruction de la Cavéoline…
Sans cette stratégie la Neisseria serait rapidement détruite…
Bonjour,
Comme ça, une bactérie peut pénétrer une cellule. Dans ma classe une personne a dit que ça se pouvait pas qu’une bactérie qui est un procaryote pénètre dans une cellule eucaryote pis la professeure d’immuno a rien dit. Je comprenais pas la logique qu’un bactérie qui est procaryote ne puisse pénétrer une cellule eucaryote. Je voulais juste vérifier. Je voudrais savoir si la source de l’article est compétente dans le domaine de l’immunologie.
Merci